Newsletters : du périlleux exercice de typologie
J-26. Faisons un point sur l'avancement de mon mémoire de fin d'études
Bonjour !
Je soutiens mon mémoire dans moins d’un mois, autant vous dire que c’est la dernière ligne droite avant le diplôme. Ainsi, le plus régulièrement possible, je vous propose de faire le point ici sur l’avancement de mon mémoire consacré aux newsletters, dans le cadre de mon master 2 “Journalisme et Innovation” au Celsa Sorbonne-Université.
Cette newsletter me servira aussi et surtout à m’aider à prendre en main l’outil Substack, grâce auquel je publie cette newsletter et qui attire de plus en plus de journalistes, surtout américains. Et puis vous, si vous pouvez en apprendre un peu plus sur ce retour en grâce encore balbutiant des newsletters dans le domaine journalistique, c’est tout bénef' !
Cette semaine, je me suis lancé dans le complexe exercice de la typologie : comment “trier” les newsletters, et selon quels critères ? Il y a les infolettres qui dépendent d’un grand média établi, à l’opposé desquelles on retrouve les “newsletters natives”, ces produits finis qui n’existent que par eux-mêmes. Il y a l’infolettre comme “média-compagnon”, selon la formule de Jean Abbiateci, les newsletters généralistes et les newsletters thématiques, celles qui s’adressent aux dirigeants et à l’élite du CAC40, et celle qui dit “je”, la payante et la gratuite, sponsorisée ou pas.
Et tous ces critères se croisent et se recroisent dans un écosystème encore en pleine structuration.
Compliqué, donc, de s’y retrouver, et j’ai donc tenté de dépasser cette difficulté en mêlant les critères pour en faire ressortir trois catégories principales :
Les médias généralistes traditionnels qui négligent leur offre de newsletter, au profit d’autres formats (Le Monde mise davantage sur sa “Matinale”, par exemple) ;
Des grands médias qui au contraire perçoivent la nécessité d’un ton différent que peut apporter la newsletter, à l’image du Figaro, qui a lancé une large offre de 9 newsletters en mars, ou du JDD, et qui misent sur ces newsletters à des fins financières et marketing ;
Des “pure newsletters”, qui n’existent donc que par mail, comme “Vert” ou “Bulletin” ;
Des “média-compagnon” qui s'adaptent à l’actualité, avec les exemples du “Point du jour” d’Heidi.News, mais aussi et surtout de toutes les infolettres qui ont fleuri avec la crise sanitaire.
Ce sont donc à ces trois grandes catégories que j’ai décidé de me limiter à ce stade de mes recherches. J’ai conscience que cette division est bien imparfaite, et à l’avenir, il sera probablement intéressant de décomposer davantage cette typologie, mais face aux spécificités de chaque infolettre, le risque est de s’éparpiller totalement. J’en reste là actuellement, donc.
À la recherche de la newsletter money
“Vous suivez peut-être une publication, mais c'est plus probable que vous soyez sensibles à un reporter […], YouTuber ou podcasteur précis. Les gens sont de plus en plus disposés à payer pour soutenir ces gens.”
C’est le raisonnement que Casey Newton emploie pour parier sur le succès des newsletters et de leur ton personnalisé. Anciennement journaliste pour The Verge, il a quitté cette rédaction où il a pourtant passé 7 ans pour lancer sa propre newsletter sur Substack, raconte Anaïs Moutot dans un papier des Échos (FR, paywall).
Créée en 2017, la plateforme Substack, que j’utilise moi-même pour cette newsletter, a levé 17 millions de dollars depuis ses débuts, et annonce vouloir proposer des avances jusqu’à 20.000 dollars pour les journalistes qui souhaiteraient s’essayer à la newsletter. L’infolettre serait-elle un nouvel eldorado journalistique ?
Une infolettre à suivre
À première vue, les newsletters des Glorieuses ne relève pas directement d’un contenu à journalistique, promettant de faire s’inviter “la révolution féministe dans nos boîtes mail”. Et pourquoi pas ? C’est là aussi la force des newsletters : leur subjectivité assumée peut permettre de faire voir un point de vue sur le monde, sans perdre la rigueur journalistique.
Et ça fonctionne : Les Glorieuses s’apprêtent à lancer une nouvelle infolettre. Nommée Impact, elle vise à proposer chaque semaine du contenu original sur les politiques et leurs conséquences sur les femmes partout dans le monde. Pour candidater c’est par ici !
Nous reparlerons ici très bientôt de genre et de newsletters puisque je rencontrerai la semaine prochaine la journaliste Lucie Ronfaut, qui propose chaque semaine pour Numerama la newsletter #Règle30.
Voilà pour ce premier numéro ! À très vite pour un nouveau point :).
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